Le système énergétique en France fait aujourd’hui face à une certaine précarité, en raison d’une insécurité d’approvisionnement couplée à la flambée des prix. La France s’est pourtant fixé ses propres objectifs en matière de déploiement progressif et à grande échelle de l’énergie solaire d’ici 2028. Ce, à travers la loi Énergie-Climat adoptée le 8 novembre 2019 et l’entrée en vigueur de la RE 2020. Ce sont en particulier le manque de mobilisation des acteurs ainsi que la lourdeur des démarches administratives qui ralentissent les différentes mises en œuvre pour l’atteinte de ces objectifs.
En effet, encore peu de ménages français se servent des énergies renouvelables pour se chauffer et produire son eau chaude sanitaire. Ceux-ci représentent seulement 12.6% de la population dans le secteur résidentiel, tandis que ceux faisant appel au gaz naturel sont de près de 30%. Pour le secteur tertiaire, le gaz naturel occupe 28% de la consommation énergétique. Le solaire thermique et le photovoltaïque représentent pourtant une solution écologique durable et nettement plus rentable sur le long terme, d’autant plus que la France franchit un nouveau tournant avec l’état d’urgence énergétique actuel auquel elle fait face.
La transition solaire et photovoltaïque
En 2020, la production de chaleur du parc solaire thermique est estimé à 2.2 TWh selon le ministère de la Transition écologique. Celui-ci a d’ailleurs évoqué la nécessité d’accélérer la transition solaire depuis 2021 suivant les dispositions de la loi Énergie-Climat et ses ambitions de neutralité carbone en 2050. Pour rappel, la ministre Barbara Pompili a publié un plan d’action en 10 mesures qui sont les suivantes :
- Mise en place de dispositifs de soutien spécifiques sur bâtiment et terrains dégradés
- Solaire obligatoire sur les entrepôts, hangars et parkings
- Émission à un rythme régulier d’appels d’offre pour des projets sur toitures et au sol sur terrains dégradés
- Réalisation de 1000 projets photovoltaïques sur foncier public d’ici 2025
- Documentation sur les impacts sur la biodiversité, les sols et les paysages
- Allègement des procédures administratives pour les petits projets
- Accompagnement des développeurs de projets
- Diminution des coûts de raccordement pour les petits projets
- Accompagnement des collectivités
- Mise en place d’un label Villes et départements solaires
En bref, le but est d’agir au niveau des zones représentant le moins d’enjeux environnementaux, puis de mobiliser de nouvelles surfaces pour le développement effectif des projets. Il est également question de simplifier les démarches administratives et d’accompagner tous les acteurs impliqués dans le développement aussi bien du solaire thermique et du photovoltaïque que de l’aérovoltaïque.
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Le plan d’urgence par le syndicat Enerplan
Aujourd’hui, face à cette vulnérabilité du système énergétique, le syndicat Enerplan appelle à la mise en œuvre d’un Plan d’urgence solaire. Le but est de faire fonctionner un réseau de centrales solaires d’une puissance élevée – soit 10 GW – d’ici 2025. Plusieurs mesures sont proposées à travers ce plan, et qui sont principalement axées sur la production, le raccordement et le stockage. L’objectif est de couvrir 10% de la production d’électricité à l’échéance susmentionnée – tandis que cette dernière a été initialement fixée en 2028.
Les aides financières à la pose des panneaux solaires
Ceux qui réalisent la pose de panneaux solaires sur leur logement bénéficient d’un soutien financier émanant de l’État, afin d’encourager les ménages à la transition écologique par le biais du thermique, de l’hybride, du photovoltaïque ou encore de l’aérovoltaïque. Il existe 8 aides financières disponibles en 2022 et celles-ci sont les suivantes :
- MaPrimeRénov
- MaPrimeRénov Sérénité
- La prime à l’autoconsommation
- La TVA à taux réduit
- La prime énergie
- L’obligation d’achat
- L’éco-PTZ
- Les aides locales
Afin d’être éligible à ces aides, rappelons que l’intervention d’un artisan RGE est requise.
De l’énergie positive avec le solaire thermique et le photovoltaïque
Solaire thermique, photovoltaïque et aérovoltaïque permettent de réaliser d’importantes économies de manière durable sur la facture d’énergie. Le rendement peut atteindre jusqu’à 15% pour les deux premières solutions, et autour de 20% et plus avec l’aérovoltaïque.
Parmi les points forts : avoir la possibilité de produire de l’énergie excédentaire, comme dans le cas des bâtiments BBC et des maisons passives ou BEPOS. Il est donc possible de revendre cette électricité excédentaire au fournisseur EDF en signant un contrat qui mentionnera alors les dispositions telles que le tarif – qui sera fixe pendant une durée minimale de 20 ans.
Fonctionnement du solaire thermique
Le solaire thermique se base sur la transformation du rayonnement solaire en chaleur. Les capteurs interviennent dans le réchauffement d’un fluide caloporteur qui est intégré sous les panneaux. Le ballon de stockage recueille ensuite le fluide réchauffé afin de le redistribuer dans le réseau de production d’ECS. Quant au système solaire combiné, il fait intervenir deux circuits d’eau chaude, permettant par exemple l’alimentation d’un plancher chauffant ou d’un radiateur à eau.
Fonctionnement du photovoltaïque
Le photovoltaïque convertit le rayonnement solaire en électricité. Les panneaux captent la lumière du soleil et la transforme en courant continu, dans un premier temps, grâce à l’effet photovoltaïque. Un matériau semi-conducteur de charges électriques positives et négatives est intégré dans les panneaux pour générer un champ électrique et un onduleur convertit ensuite le courant continu en courant alternatif qui alimente l’ensemble du réseau.
Le fonctionnement de l’aérovoltaïque
C’est la chaleur engendrée par le photovoltaïque qui est valorisée par l’aérovoltaïque, c’est-à-dire par conversion de la lumière du soleil, en plus de la production de chaleur au niveau de la face arrière des panneaux. Ce qui permet d’optimiser davantage la production électrique, via l’utilisation des deux faces des panneaux. Si la première face sert à produire l’électricité, la seconde quant à elle collecte l’air chaud perdu pour le réintégrer dans le système. Ce type de solaire est ainsi parfaitement adapté à un système de ventilation mécanique contrôlé dont le but est d’assainir l’air intérieur, permettant de réaliser encore plus d’économie d’énergie. L’aérovoltaïque a aussi pour avantage de rafraîchir l’habitation pendant les nuits chaudes d’été.
Pour conclure, il est à noter qu’une étude préalable de l’état et de la configuration de la toiture est indispensable. Le type de panneau solaire à installer dépend en effet des matériaux et du type de la toiture. Une estimation du coût de l’achat et de la pose est également indispensable afin de mettre en place le plan de financement. Cela en considérant également les aides financières comme mentionné plus haut.