Le parc de chaudières des Français se compose encore à ce jour de vieux appareils fonctionnant à l’énergie fossile et datant de plus de 15 à 20 ans. L’étiquetage énergétique des chaudières neuves n’a vu le jour qu’à partir de 2015. Une grande majorité acquise avant cette date et dont les performances sont inconnues compose ainsi l’ensemble du parc.
C’est pourquoi, les associations Coénove et Énergies & Avenir ont mis au point un nouvel outil depuis octobre 2019, lequel permet d’étiqueter les chaudières déjà installées et dépourvues d’information sur leur efficacité énergétique. On les appelle chaudières orphelines. Cet outil sera mis à la disposition des professionnels du chauffage ; ils fourniront alors les données y afférentes au client consommateur au moment des entretiens annuels ou lors des interventions.
Quel est l’objectif de la démarche ?
Grâce à cet étiquetage, les utilisateurs seront informés sur les performances de leur appareil pour une meilleure gestion de leur consommation. Le but est d’ajuster les dépenses, d’augmenter les gains en économies d’énergie et de limiter leur impact environnemental en prévoyant un éventuel renouvellement de leur équipement. Mon étiquette énergie est donc un outil d’aide à la décision dans une démarche de transition énergétique.
Notons à titre indicatif qu’environ 3.5 millions de logements sont à ce jour chauffés au gaz et 11 millions au fioul. Environ 3 millions de chaudières ne sont pas entretenues. Certains évoquent le coût élevé de la maintenance, d’autres s’abstiennent de planifier cet entretien – en particulier les locataires – car ils considèrent que cette mission relève de la responsabilité du bailleur.
Étiquetage obligatoire des chaudières neuves depuis 2015
Tous les appareils neufs proposés à la vente doivent obligatoirement afficher leur étiquette énergie depuis le 26 septembre 2015. Celle-ci comprend : le type de l’appareil et du modèle selon la nomenclature en vigueur, le nom du fabricant, le pictogramme chauffage et eau chaude sanitaire (s’il s’agit d’une chaudière double service). L’étiquette indique aussi la classe énergétique pour le chauffage d’une part, et pour l’eau chaude sanitaire d’autre part, de même que la puissance thermique et le niveau sonore de fonctionnement, c’est-à-dire la puissance acoustique. En principe, tous les appareils à puissance inférieure à 70 kW jouissent de ce labelling.
Comprendre la classe énergie
Elle est notée de A à D selon le degré d’efficacité énergétique de la chaudière.
La chaudière classe A : c’est une chaudière à très faible émission de gaz à effet de serre en raison de son système de récupération de la chaleur. Son efficacité saisonnière annuelle est d’environ 90%, sa puissance de 70 kW maxi. C’est le cas de la chaudière gaz à condensation qui est considérée comme étant un équipement à haute efficacité énergétique.
La chaudière classe B : l’équipement condensation au fioul appartient généralement à cette classe énergétique, avec une consommation plus élevée de 10% par rapport à celle de classe A. Son efficacité saisonnière est de 82% à 90%, tandis que sa puissance est comprise entre 70 kW à 400 kW.
La chaudière classe C : elle enregistre une consommation de 15% de plus, comparée à la chaudière de classe A. Quant à son efficacité saisonnière annuelle, elle est de 75% à 82%.
La chaudière classe D : elle date de plus de 20 ans, c’est un équipement énergivore dont l’impact carbone est élevé. Cet appareil consomme 30% d’énergie de plus que la chaudière de classe A et son efficacité saisonnière annuelle est de moins de 75%.
L’écoconception des matériels de chauffage
Étiquetage va de pair avec écoconception : ces mesures ont été rendues obligatoires suite aux directives de la Commission Européenne. Les conditions minimales de rendement énergétique sont fixées tout au long du processus de l’écoconception, de même que les limites maximales d’émission en gaz nocifs. Depuis le 26 septembre 2015, tous les appareils qui ne respectent pas ces nouvelles normes sont interdits de commercialisation. Les fabricants ont aussi pour obligation de fournir la documentation technique du produit à la demande des états membres de la Commission Européenne.
Évaluation du rendement de combustion d’une chaudière
Il est toujours intéressant de le connaître, il diffère selon le type de la chaudière.
Pour la version à gaz par exemple, l’évaluation est réalisée à partir de sa plaque signalétique. Pour celle fonctionnant au fioul, le calcul sera basé sur la fiche d’entretien annuel. Attention toutefois à l’appréciation du résultat consigné puisqu’il s’agit d’une mesure issue de l’entretien, c’est-à-dire d’une valeur améliorée après réglage et désencrassement. La meilleure manière d’estimer ce rendement de combustion serait de comparer les mesures entre deux entretiens.
La chaudière haute performance énergétique (HPE) dans la construction neuve
L’efficacité énergétique des chaudières HPE est supérieure à 92% (classe A). Ce sont par exemple les chaudières gaz à condensation, à la différence des chaudières basse température qui sont les plus énergivores. Leur installation sera bientôt obligatoire dans les constructions neuves.
En étant posées par un professionnel reconnu garant de l’environnement, ces chaudières HPE ouvrent droit à des aides de l’État, telles que le crédit d’impôt – qui sera remplacé en 2020 par un nouveau dispositif.
Bien entretenir sa chaudière par un professionnel agréé
La révision périodique doit être confiée à un professionnel agréé qui se charge du nettoyage, des vérifications, de la mesure des émissions polluantes ainsi que des réglages nécessaires. Cette maintenance est obligatoire certes, non seulement pour la sécurité des occupants du logement, mais aussi en vue de réaliser des économies d’énergie. Rappelons que les chaudières au fioul et à gaz sont des émetteurs de CO2 et de particules nocives en quantités importantes si mal entretenues, par exemple suite à une mauvaise combustion. Ce dysfonctionnement peut aussi générer la production de monoxyde de carbone, toxique et mortel.
À l’issue de la maintenance, attestation d’entretien et étiquetage de la chaudière orpheline sont fournis à l’utilisateur. Toujours bien conserver ces documents car ils pourront être exigés pour débloquer d’éventuelles aides financières se rapportant à des travaux d’amélioration énergétique, ou encore en vue d’introduire une demande d’indemnisation auprès de la compagnie d’assurance en cas de sinistre.