La règlementation environnementale RE 2020 et le label E+C- sont les nouvelles normes applicables aux logements neufs dès le 1er janvier 2021. Ces nouveaux standards sont attribués aux maisons à énergie positive dont les performances sont meilleures que celles de la maison passive. De plus, elles produisent un excédent d’énergie qui peut être acheté par le réseau d’électricité EDF : un excellent moyen de rentabiliser et d’amortir l’investissement.
Le label E+C- : E pour énergie et C pour carbone
Pour comprendre la RE 2020, découvrons dans un premier temps l’expérimentation E+C-. Celle-ci tient compte des deux éléments principaux : énergie et carbone.
Le critère énergie et ses quatre niveaux de performance
Le niveau de performance énergétique d’un logement est évalué sur quatre niveaux :
- le niveau Énergie 1 pour le logement à consommation énergétique sobre ou modérée,
- le niveau Énergie 2 pour l’habitat répondant à un certain standard énergétique grâce à des travaux d’isolation thermique et de pose d’équipements écologiques,
- le niveau Énergie 3 pour la maison passive – encore appelée logement autosuffisant ou bâtiment basse consommation. Celle-ci devient alors une maison indépendante qui fournit elle-même l’énergie dont elle a besoin grâce à l’utilisation de l’énergie renouvelable. Ces performances équivalent à celles requises par le standard RT 2012,
- le niveau Énergie 4 pour le bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire celui qui produit un excédent d’énergie redistribuable.
Le critère carbone et ses deux indicateurs de performance
C’est l’émission de CO2 dans l’environnement qui est mesurée par le critère carbone.
- le niveau Carbone 1 pour l’émission sur l’ensemble du cycle de vie,
- le niveau Carbone 2 pour l’émission générée par les équipements utilisés et les performances des travaux sur le bâti proprement dit. Pour atteindre le niveau 2, les efforts doivent davantage se focaliser sur la réduction de l’énergie consommée ainsi que sur le choix des équipements et des matériaux d’isolation.
Le logement enregistrant un score Energie 4 et Carbone 2 est une maison RE 2020, la maison de demain.
La maison RE 2020, maison positive ou BEPOS
La maison RE 2020 est aussi reconnue sous son appellation BEPOS (Bâtiment à Energie Positive). Elle produit de l’énergie en excédent grâce à l’utilisation de l’énergie renouvelable comme nous l’avons mentionné précédemment. La norme RE 2020 rejoint les critères du label E+C-. Par conséquent, elle est basée sur la production et le développement de l’énergie renouvelable d’une part, et la réduction de l’impact carbone d’autre part.
Les travaux à réaliser afin d’atteindre les performances d’une maison positive
L’énergie positive est obtenue par la mise en œuvre de plusieurs travaux :
- le montage d’une centrale solaire ou de panneaux photovoltaïques captant l’énergie solaire. Cela peut aussi être une autre unité de production d’énergie verte comme l’éolienne domestique. C’est sur une toiture correctement isolée et étanche que la pose sera réalisée,
- l’installation d’équipements fonctionnant avec cette énergie verte pour la production d’eau chaude et le chauffage, ou encore pour la cuisson,
- les travaux d’isolation thermique à haute efficacité grâce à la pose d’isolants performants, le but étant de supprimer les déperditions de chaleur,
- les travaux d’étanchéité et la mise en place d’un système de ventilation interne contrôlé,
- la pose de volets autoréglables en fonction de la position du soleil,
- la pose de vitrages isolants chauffants et rafraîchissants,
- l’utilisation d’une pompe à chaleur sur nappe et d’un aérogénérateur.
Dans le cas d’un logement énergivore faisant l’objet d’une rénovation, le diagnostic de performance énergétique ou DPE doit être programmé avant d’entamer les travaux proprement dits. Il en est de même concernant les études relatives à l’installation du système d’approvisionnement en énergie verte. Rappelons que ce sont surtout ces logements dits « passoires énergétiques » qui sont ciblés par ces travaux en vue de se conformer à ces standards de la nouvelle maison autonome.
Par ailleurs, la capacité de production d’énergie sera mesurée sur cinq critères principaux : la climatisation, le chauffage, les luminaires, les auxiliaires et la production d’eau chaude. En bref, la RE 2020 cible la suppression du gaspillage énergétique ainsi que la pollution de l’air par des passoires énergétiques. A ce jour, ces dernières sont responsables de 65% de consommation en énergie et environ 70% de rejet de gaz à effet de serre.
Possibilité d’amortir le coût de l’investissement
Le coût de l’investissement peut être amorti grâce à la revente du surplus d’énergie comme précisé plus haut. En d’autres termes, la maison RE 2020 devient une petite unité fournisseuse d’électricité. C’est le réseau de distribution local EDF qui achètera cet excédent d’énergie. Le propriétaire signe alors un contrat sur le long terme avec ce dernier, dont la durée s’étend sur une vingtaine d’années en moyenne.
A titre indicatif, le tarif pour l’achat d’énergie auprès des maisons positives est calculé par Kwh. Ce tarif peut subir une revalorisation chaque année, en référence à deux indices. Celui des prix à la production et celui du coût horaire appliqué dans l’industrie de l’électricité. Les demandes de raccordement déposées au cours des trois derniers mois seront aussi considérées dans le calcul de l’ajustement des tarifs, en particulier pour l’énergie photovoltaïque.
Rappel sur la règlementation thermique actuelle : la RT 2012
La consommation énergétique annuelle des bâtiments détenant la certification RT 2012 doit être inférieure à 50 kWh/m2. Le seuil de consommation maximal pour les logements collectifs est de 57,5 kWh/m2/an et ce, avant l’entrée en vigueur de la RE 2020. On parle de consommation en kilowattheure d’énergie primaire. Cette énergie primaire comprend celle des combustibles fossiles (gaz, pétrole) ainsi que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique et biomasse.